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La rétroastrologie

 

 

Par Elyane Von Arlingendt [contact]

Plus de 1 200 infractions constatées en 2004, autant en 2005, 96 praticiens radiés de l'ordre des astrologues l'année dernière, environ 300 heures de consultation frauduleusement facturées par mois...

Voilà, en quelques chiffres, brossé le portrait peu reluisant de l'astrologie en France. D'autant que le procès retentissant qui vient de s'ouvrir devant le Tribunal de Commerce de Versailles et qui oppose deux figures du milieu, Marie-Hélène Tenassol (3615 SOLEIL) et Pierre Cavaronis (Irma Conseil) au sujet de l'exploitation marchande de la Onzième Planète du système solaire, ne va rien arranger.

Pour redorer le blason d'une science écornée par les scandales à répétition et entachée par la réputation sulfureuse du charlatanisme et de la médiocrité intellectuelle, treize astrologues, astro-voyants et cosmomédiums regroupés au sein de l'Arasda (Association pour le Renouveau de l'Astrologie et des Sciences de Divination par les Astres) ont décidé de réagir. Éditant une charte de bonne conduite, ils ont comme ambition non seulement de purger la profession de ses moutons noirs, mais aussi de promouvoir de nouvelles techniques d'interprétation moins contestables. Parmi celles-ci, la méthode dite de l'analepse astrologique ou de rétroastrologie, mise au point en Hongrie par le Docteur Piotr Swuzckàs, un ancien orthodontiste reconverti dans le tarot de Marseille et la chiromancie alternative. Ici, les astres ne vont pas dire l'avenir mais conter le passé. C'est en quelque sorte une prévision rétroactive.

Julietta Estatoff, Secrétaire générale de l'Arasda et pionnière française de la rétroastrologie explique : « Beaucoup de gens ignorent leur avenir, et c'est pour cela qu'ils se tournent vers les astrologues. Mais ils sont très surpris lorsqu'ils s'aperçoivent qu'ils ne connaissent pas non plus leur passé. C'est ce que nous leur montrons quand ils s'adressent à nous. »

L'avantage de cette méthode, c'est qu'elle participe moins à des prises de décisions concrètes et immédiates, contrairement à l'astrologie classique dont les prédictions peuvent couramment entraîner des divorces, des démissions ou des suicides. La rétroastrologie met les patriciens à l'abri des procès de malencontreux procéduriers. Elle donne surtout aux demandeurs des clefs pour prendre conscience de leurs erreurs en soulignant ce qui aurait failli, pu ou dû arriver.

Pour Wendy Magazine, Julietta Esatoff a établi un rétro-horoscope pour le Sagittaire, signe du mois. La prédiction couvre les 6 mois précédents et elle constitue la première expérience de ce type en langue française.

Sagittaire (23 novembre - 21 décembre)

Signe de feu, l'entrée de Neptune et de Vénus dans la Maison de la Limande a longuement perturbé le Sagittaire en juin : de probables difficultés d'éveil, d'élocution, d'appétit étaient à prévoir à moins qu'il ne les ait surmontées.
En juillet : beaucoup d'atermoiements et perte définitive du souvenir du visage d'un camarade de maternelle. Le Sagittaire devait agir avec parcimonie et mansuétude en août sous peine de voir surgir de gros problèmes de rate. En septembre, dans le domaine sentimental, il a rencontré sa moitié ; peut-être ne l'a-t-il que croisée, mais il tenait là une chance unique et non reproductible de fonder un couple stable, mature et engagé. L'arrivée de Mars dans la Médiane de Pluton a provoqué un mois d'octobre riche en événements : trahison de secrets par des tiers, apparition de fissures dans un mur, diverses prises de conscience et quelques sensations de soulagement musculaire étaient au programme. Enfin, en novembre, il aurait dû mieux écouter son répondeur.

 

>>> ARCHIVES #4

 

Julietta Estatoff est la pionnière française de la rétroastrologie.