Cherche candidats motivés
Par Catherine Ferroyer-Blanchard [contact]
Alors que
la PELTAG (la Police Européenne du Look, de la Tendance et de l'Avant-Garde,
voir Wendy
Magazine #3) s'apprête à fêter sa millionième
interpellation, et peut se vanter d'un succès que personne n'escomptait,
elle doit faire face à une grave crise qui menace sérieusement
son avenir : le recrutement. Alors que les effectifs avaient au départ
été fixés à 3 000 agents pour les 25 pays membres,
la tâche s'est avérée d'une telle ampleur que ces derniers
sont déjà débordés, croulent sous les heures supplémentaires
et les demandes de congé refusées.
Conscient que ce problème ne peut être négligé,
le Directeur de la PELTAG, le suédois Svan Erikson, a décidé
de retrousser ses manches raglan et de se donner les moyens de maintenir sa
police à flot d'agents. Spécialement débauchée
de chez Nelly Rodi, la nouvelle chargée du recrutement de la PELTAG,
Adélaïde Debas, que nous avons pu interviewer par télécopie,
nous confie : « La PELTAG a aujourd'hui face à elle un double
défi. En premier lieu, nous devons communiquer massivement autour de
notre institution: elle reste malgré tout peu connue d'une grande partie
du public, du fait de la grande discrétion imposée par la tâche
même qui nous incombe. En second lieu, nous devons mettre en place tout
un système de sélection exigeante qui nous permette de recruter
nos futurs agents, ceux qui formeront l'élite de la police du look.
» Adélaïde dévoile, en exclusivité pour Wendy
Magazine, le plan de la grande campagne de recrutement de la PELTAG, saison
automne/hiver 2006/2007.
Première méthode pour intégrer les rangs de l'Ecole de
Formation des Agents de la Police du Look (EFAPELTAG), le concours. Aussi
sélectif, voire plus, que les concours d'entrée aux école
d'administration d'état, ce dernier pourra être préparé
au sein de l'Académie Royale de Mode, institution prestigieuse qui
faisait déjà les gros titres de Wendy Magazine #2 (voir L'Académie
Royale de Mode). En collaboration avec la nouvelle Directrice,
Ann-Elisabeth Stillaert, a été créée une filière
tout spécialement dédiée à la préparation
du concours. Les cours porteront sur l'administration de la tendance, le décryptage
des profils de look, le droit de la mode, la pratique des interventions de
sauvetage, etc., et seront assurés par des intervenants de renom, comme
le Premier Secrétaire de la Délégation Européenne
à la Prévision Chromatique, ou par de gros bonnets de l'industrie
textile, proche de l'Académie Royale de Mode, tels que Dries Van Noten.
Deuxième méthode, la sélection sur dossier. Destinée
avant tout aux professionnels du secteur désireux de se reconvertir
et ne pouvant préparer le concours, ce mode de sélection représentera
selon Adelaïde Debas environ 30 % des candidats retenus, mais sera l'objet
d'une attention toute particulière. Les candidats devront remplir un
dossier, et le renvoyer accompagné d'un « CV Parcours Mode »
et d'une lettre de motivation. Si cette méthode peut paraître
d'une banalité affligeante au vu des exigences toutes particulières
de ce recrutement, Adelaïde Debas insiste sur le fait que ce qui primera
dans la sélection sera la sincérité. « Ce que
nous cherchons avant tout, ce sont des personnalités. Les compétences
sont évidemment très importantes, mais nous avons un centre
de formation, l'EFAPELTAG, qui donne d'excellents résultats, et dans
lequel nous avons une absolue confiance. Nous n'avons donc pas de problème
avec les parcours atypiques : et même s'il est évident qu'une
vendeuse de boutique Jenyfer aurait beaucoup de mal à trouver sa place
chez nous, il n'en reste pas moins que, si elle sait se montrer convaincante,
elle a toute ses chances ! »
Dernière méthode, le recrutement sauvage : « Nous avons
à cur de procéder à un recrutement diversifié,
insiste Adelaïde Debas, et c'est pourquoi nous multiplions les occasions
de trouver la perle rare. Nous savons bien que notre institution est attractive
pour des jeunes tentés par le milieu de la mode ou des professionnels
à la recherche de la stabilité de l'emploi. Mais nous souhaitons
aussi séduire des profils différents, qui ne s'imaginent même
pas qu'ils pourraient participer à cette grande aventure. »
Ainsi, les agents de la PELTAG auront-ils une nouvelle attribution dès
le 1er mars prochain : ils ne procèderont plus seulement à des
interpellations négatives, mais à des interpellations positives,
en remettant des Bons Points Looks. Réservés aux looks les plus
hallucinants des capitales européennes, ces bons points seront une
distinction spéciale et un passeport pour l'EFAPELTAG. Dans un premier
temps minoritaire (5% des recrutement la première saison), ce mode
de recrutement est voué à prendre une ampleur croissante. Des
Bons Points Looks tests ont déjà été mis en circulation
et distribués lors d'évènements comme la soirée
Mort Aux Jeunes, au Pulp, dont Wendy Magazine est partenaire.
L'objectif affiché par la PELTAG est de recruter environ 1 000 agents
par saison tous les ans, jusqu'à atteindre un total d'environ 10 000
agents. Pour le moment, la Police du Look est trop jeune pour disposer de
statistiques fiables sur la structure d'âge de ses agents, d'autant
que les caractéristiques personnelles de ses futurs recrutés
sont inconnues. Mais, si le budget suit, ce qui devrait être le cas
au vu de l'enthousiasme spectaculaire de ses partenaires, on peut aisément
parier que, dans les décennies à venir, elle deviendre un pôle
d'emploi communautaire de premier plan.